Notre Église, modeste par ailleurs est riche d’une histoire, de l’histoire des hommes qui l’ont bâtie .Fuyant les bords d’une Meuse capricieuse pour s’établir là haut, sur la montagne des eaux, ainsi fut Elemont. Un peu plus au sec et de surcroît dans une plus grande sécurité très relative en ces temps troublés ! La chose fut faite au XVI ème.C’était une église fortifiée, avec deux tours en façade à la manière des cathédrales ! Elle tint un bon moment ! Finalement trop petite et bancale il fallut en construire une autre. Seule une tour tenait encore debout !
Finalement en 1836 il fallut en finir avec les bricolages et faire du neuf ! Le résultat est là, sous nos yeux. On fit grand et solennel ! On réemploya en partie mobilier et statuaire.
Le campanile avec ses abats sons, ainsi que les vitraux vinrent plus tard…Dans le dernier quart du 19ème.
A cette époque les vitraux étaient d’un classicisme outré et la plus part du temps vus comme ex-voto, en l’honneur d’une famille, d’un bienfaiteur ou d’un ancien curé. Deux vitraux de notre église furent fidèles à cette coutume.
Le premier à gauche honore Mr l’Abbé Noiret, il fut curé de notre paroisse pendant quarante et une années de 1837 à1878 ! Son nom est écrit sur le vitrail. Il connut une époque de régimes politiques troublés : Louis Philippe, la révolution de 48, Napoléon III, la Commune, la guerre de 70 et enfin la III ème République ! Ça fait beaucoup pour un seul homme, ses paroissiens lui devaient bien un vitrail ! Il se prénommait Jean Louis ! L’illustration du vitrail fut vite trouvée : Saint Louis alias Louis IX. Non Saint Louis sous son chêne, mais Saint Louis partant en croisade…contre les mécréants !
L’implication politico religieuse est évidente, c’était l’époque !
Le second vitrail à droite honore Mr l’Abbé Jean- Baptiste Félix Loupot ! Qui est ce Monsieur ? A priori il n’a rien à voir avec Aiglemont, si ce n’est qu’il est né à Gernelle en 1827…donc pas loin de notre village ! Il servit à Sedan, à Reims, fut supérieur du séminaire de Charleville et, in fine Archiprêtre de Rocroi. Pour ces bons services il reçu le titre de « Chanoine titulaire de la Cathédrale » et « d’Officier de l’Académie de Reims » Mais il avait d’autres talents : il était historien, qu’on pourrait qualifier de médiéviste. Il commit entre autres deux « vies de saint » : La vie d’Hincmar (845/882) Archevêque de Reims et la vie de Gerber autrement dit Sylvestre II qui lui fut le pape de l’an mille après être passé par Reims, lui aussi. C’est en son honneur que l’on se souhaite la Saint Sylvestre ! Ce fut néanmoins deux personnes éminentes de leur temps.
Ces vitraux datent de Mr l’Abbé Bertrand curé de 1878 à 1918.
Ils sont de facture identique, affichent une grande parenté de style et de technique et l’on sait qu’ils ont été fabriqués par le Ets Haussaire de Reims, maison disparue avant 1914 !
Si l’on comprend bien les motivations du Curé Bertrand pour son prédécesseur on comprend mal sa démarche concernant l’Abbé Loupot !
Ces vitraux datent de Mr l’Abbé Bertrand curé de 1878 à 1918.
Ils sont de facture identique, affichent une grande parenté de style et de technique et l’on sait qu’ils ont été fabriqué par le Ets Haussaire de Reims, maison disparue avant 1914 !
Si l’on comprend bien les motivations du Curé Bertrand pour son prédécesseur on comprend mal sa démarche concernant l’Abbé Loupot ! Une piste sérieuse existe : Mr l’Abbé Loupot était le beau frère d’un certain Mr Alexandre Hyacinthe ,c‘est l’arrière Grand Père d’une personne d’Aiglemont bien connue. On peut supposer que Mr l’Abbé Loupot et la famille Alexandre se rencontraient et, par la même occasion, rencontraient le Curé Bertrand…De là à penser que le Curé Bertrand
par amitié et admiration pour l’Abbé Loupot, personnage remarquable dans le diocèse, eut l’idée de lui dédier un vitrail ! Et, pour faire bonne mesure, il honora de la même manière son prédécesseur l’Abbé Noiret.