L’histoire de ce site est intimement liée à l’origine d’Aiglemont, en des temps où les églises constituaient le cœur d’une communauté. A cette époque il existait quatre villages : Champeau, Manicourt, Gesly et Eslemont qui deviendra Aiglemont après la disparition des trois autres.
La chapelle fut placée sous le vocable de Saint-Quentin de Champeau dès le IXème siècle, car elle renfermait les reliques du Saint Martyr. Elle a été remplacée au XIIème siècle par une véritable église. Celle-ci fut épargnée en 1521 lors des incendies provoqués par les troupes de Charles Quint, opposées à Bayard, au cours du siège de Mézières. Cependant, abandonnée au milieu des restes de Champeau et de Manicourt, elle devait peu à peu tomber en ruines. Pour autant, abandon ne veut pas dire oubli, et malgré la construction d’une nouvelle église en haut de la colline à Aiglemont, les habitants restèrent attachés à ce lieu. Ils continuèrent en effet à y enterrer leurs morts jusqu’en 1879. Mais surtout, vers 1634, ils bâtirent sur l’emplacement du sanctuaire une petite chapelle dédiée à Saint-Quentin et destinée à abriter les reliques.
Ce culte de Saint-Quentin s’est perpétué à travers les âges. En 1872, une confrérie, composée des jeunes gens d’Aiglemont allant au service militaire, se place sous la protection du Saint. C’est le début du pèlerinage de Saint-Quentin.
Dès lors, tous les dimanches suivant le 2 novembre, jour de la fête patronale, les familles d’Aiglemont se réunissaient pour participer à la procession menant jusqu’à la chapelle.
Cette tradition devait durer jusqu’aux années cinquante. Le lieu fut alors laissé à l’abandon pour se dégrader rapidement. Usé par le temps, le bâtiment l’a également été par des pillages successifs. Il ne subsiste qu’une croix qui a été retrouvée et placée près de l’autel de l’église actuelle. Il était temps d’envisager des travaux conservatoires. La friche inextricable envahissant la chapelle menace de faire s’écrouler les murs encore debout.
Les travaux bientôt engagés vont donc permettre de restaurer cette partie importante du patrimoine aiglemontais.